L'intrigue est donc toute tissée : des vrais-faux forains ; une roulotte, des camions, des remorques ; les véritables animaux du cirque actuel ; des jeux et des attractions de manouches ; des musiciens et des marionnettes qui font un drôle de bal. Où est le vrai, où est le faux ? L'affaire est dans le sac, mais où est le sac ?
La fête foraine comprend :
Manèges (Carrousel Marin, Manège Salé), Attractions et jeux forains (5 stands de jeux traditionnels forains, en bois peint et sculptés ; poissons à bascule ; barbe à papa ; la deuxième plus petite crêperie du monde), l'intervention d'un bonimenteur et d'un photographe ambulant (en lien avec la Caravane Baleine changée en studio photo, lieu d'expo et de projection d'images) ; « La ménagerie mécanique », expo-atelier itinérant ou le bestiaire du cirque actuel (série de sculptures) ; un spectacle musical itinérant (El Kerfi Marcel) mis en scène sur une roulotte ouverte sur l'extérieur.
Alors, approchez, mesdames et messieurs, grands et petits enfants, entrez dans un monde cousu de fil blanc et façonné de métal et bois.
sources: http://rouillegorge.free.fr/
Mythe vivant du rock américain, Tom Waits n'aime guère répondre aux journalistes. L'exercice de l'interview lui semble étriqué, trop codé. Mais le chanteur aime se raconter. Alors il s'est interviewé lui-même, dans un dialogue fictif entre un Tom Waits qui pose les questions et un Tom Waits qui y répond. Quelques jours avant que sa tournée Glitter and Doom fasse une étape très attendue au Grand Rex, à Paris, les 24 et 25 juillet dernier...
Tom WAITS. Quel est le disque le plus curieux que vous possédiez ?
Tom WAITS. Dans les années 1970, un label de Los Angeles a sorti un album intitulé The Best of Marcel Marceau : quarante minutes de silence suivies par des applaudissements. Ça s'est bien vendu. J'aime le faire écouter quand on vient chez moi, mais je n'aime pas que les gens parlent quand je le leur fais écouter.
Quels artistes ont le plus influencé votre vie de créateur ?
Eh bien en voici quelques-uns, juste comme ils me viennent à l'instant : Kerouac, Dylan, Bukowski, Rod Serling, Don Van Vliet, Cantinflas, James Brown, Harry Belafonte, Ma Rainey, Big Mama Thornton, Howlin' Wolf, Leadbelly, Lord Buckley, Mabel Mercer, Lee Marvin, Thelonious Monk, John Ford, Fellini, Weegee, Mick Jagger, Keith Richards, Willie Dixon, John McCormick, Johnny Cash, Hank Williams, Frank Sinatra, Louis Armstrong, Robert Johnson, Hoagy Carmichael, Caruso.
Qu'est-ce qui vous semble difficile dans la vie ?
Principalement d'être assis entre réalité et imagination. Ma réalité a besoin de l'imagination comme une ampoule a besoin d'une douille. Mon imagination a besoin de la réalité comme l'aveugle a besoin de sa cane blanche. Les maths, c'est dur. Et lire une carte. Suivre des instructions. La menuiserie. L'électronique. La plomberie. Se souvenir correctement des choses. Les lignes droites. Le Placoplâtre. Trouver une épingle à nourrice. Commander au resto chinois. Les modes d'emploi de chaîne hi-fi en allemand.
Votre expérience musicale la plus excitante ?
À Time Square, il y a au moins trente ans. Il y avait dans le coin une salle de répétition divisée en minuscules espaces dans lesquels vous aviez juste la place d'ouvrir la porte. Il y avait là une épinette brûlures de cigarettes, touches manquantes, peinture écaillée et plus de pédales. Quand je fermais la porte, il y avait tellement de bruit venant des autres pièces que je ne pouvais pas travailler. Je m'arrêtais pour écouter cet excitant goulasch de musiques gammes de clarinette, tango, opérette, quatuor à cordes faux, leçons de chant, quelqu'un qui hurlait Everything's Coming Up Roses, groupes garage, cours de piano… Le sol tremblait comme si dix radios étaient allumées ensemble dans la même pièce, comme une gare de triage musicale. Pour moi, un paradis.
Quels sons aimez-vous ?
Les évangélistes de coin de rue, les embouteillages à Manhattan, ma femme qui chante, des chevaux ou un train qui approchent, des enfants à la sortie de l'école, des corbeaux affamés, un orchestre qui s'accorde, les pianos de saloon dans les westerns, les montagnes russes, un projecteur qu'un coup de feu fait éclater, la glace qui craque, une rotative, le base-ball sur un transistor, les vieilles caisses enregistreuses, les danseurs de claquettes, les matchs de foot en Argentine, l'human beatbox, les cornes de brume, une cuisine de restaurant, les salles de rédaction des vieux films, le galop des éléphants, le bacon qui frit, les fanfares, les cours de clarinette, les phonographes Victrola, la cloche des combats de boxe, les disputes en chinois, les flippers, les orchestres d'enfants, le briquet Zippo, les limonaires, le steel pan basse, les tracteurs, le violon à cornet, la trompette bouchée, la scie musicale, le theremin, les pigeons, les mouettes, les chouettes, les colombes, le monde qui fait tout le temps de la musique.
Y a-t-il des questions dont vous n'avez pas la réponse ?
Quand on tire, la balle sait-elle à qui elle est destinée ? Y a-t-il un bouchon au fond de l'océan ? Que disent les jockeys aux chevaux ? Que ressent un journal quand on le transforme en papier mâché ? Qu'est-ce que ça fait d'être un arbre au bord de l'autoroute ? Si les violons sonnent parfois comme un siamois, cela a-t-il un rapport avec l'utilisation, jadis, de boyaux de chat pour les cordes ? Quand le monde va-t-il se cabrer et essayer de nous désarçonner ? Les humains pourront-ils se marier avec des robots ? Un diamant est-il seulement un morceau de charbon doué de patience ? Ella Fitzgerald pouvait-elle « vraiment » casser un verre à pied en chantant ?
Vous êtes en tournée, donc ?
J'ai un groupe céleste : Larry Taylor à la contrebasse, Patrick Warren aux claviers, Omar Torrez aux guitares, Vincent Henry aux bois et Casey Waits à la batterie et aux percussions. Ils jouent avec une précision de Formule 1 et sont de vrais magiciens. Je fais avec eux des chansons que je n'ai jamais osées en dehors du studio. Ils sont tous multi-instrumentistes et ils guinchent comme de vrais mecs.
Miel Béton ?
Ce miel est une image. Image gustative d’un paysage urbain. Un miel de pays. Nectar urbain, riche et complexe à l'échelle de la complexité culturelle de la ville, le «Miel Béton» nous parle de la
ville et nous la donne à goûter. Multi-médaillé depuis 2001 chaque année (or, argent, bronze) au Concours Régional Agricole, le «Miel Béton» produit par les ouvrières installées sur le toit de la
Mairie de Saint-Denis (93) nous questionne.
Cultiver le ciel
À travers le terme générique de "Pollinisation de la ville" Olivier Darné plasticien et apiculteur urbain met en chantier depuis plusieurs années un travail de recherche transdisciplinaire
portant sur la ville.
Loin d'être le seul à étudier cette question, il a trouvé un mode singulier d’interrogation et d’investigation qui, passant de sa pratique de créateur d’images à celle d’éleveur d’abeilles dans
l’espace public, lui permet d’intervenir aujourd’hui dans la ville d’une façon nouvelle, en posant ses abeilles, ses installations et ses questions sur les trottoirs des villes.
Interrogeant les inter-relations entre le sauvage et l’urbain, l’homme et son milieu, les saisons passent, les questions se croisent, les esprits s’illuminent et les abeilles, tout comme les
hommes, butinent jusqu’à récolter le miel d’un paysage urbain devenu «Miel Béton», appellation d’origine, une image.
3000 hectares de ville dans un pot de miel.
Poser une ruche quelque part consiste à poser un centre de pospection et à tracer autour de cette ruche un cercle d’environ 3 km de rayon. Ce territoire «invisible» délimite alors environ 3000
hectares de superficie qui constituent approximativement la zone de butinage et de prospection de l’abeille.
Le «Miel Béton» en devient la concentration.
Concentration de géographies et d’histoires, accumulation d’anecdotes de butinages, d’une ville mise en pots. Le miel tel un condensateur du temps et des espaces urbains.
Avec l’abeille comme médium et bâton de transhumance,
la «Pollinisation de la ville», initiée par Olivier Darné, nous aide à voir et à goûter l’invisible d’une ville intersticielle. > Influence des zones de friches, délaissés urbains, alignements
d’arbres, jardins ouvriers, zones d’activité, toits terrasses et fleurissements de ronds-points, balcons et appuis de fenêtres... nature de ville et de marges qui tiennent les feuilles.
Avec l'abeille pour témoin, ses installations dans l'espace public, questionnent et révèlent nos relations à l'environnement urbain, ses flux, ses densités, son organisation sociale et ainsi
finalement notre lecture et notre appartenance à la ville, cette ruche des hommes.
MIEL DE PAYS
Les analyses polliniques de différents crus de «Miel béton» produits ont permis révéler la paradoxale biodiversité de la ville. L’homme étant aujourd’hui par sa mobilité, plus encore que le vent,
un véhicule de graines, ce «butin du ciel» nous éclaire à propos de l’histoire et des voyages d’une population.
Pour preuve les 300 pollens du «Miel Béton» produit à Saint-Denis marquent dans leur diversité, le brassage culturel d’habitants qui agissent, sans en avoir conscience, sur le paysage d’une
ville. Jusqu’à créer véritablement un miel du voyage, produit d’un pays dont le terroir trouverait son origine dans l’origine des hommes.
Les arômes complexes d’un miel issu d’un kaléidoscope culturel complexe, celui de la ville, révèlent ainsi le milieu, la densité et l’intensité de la cité, lieu de concentration de voyages... Une
métropole comme ville monde. Le miel, n’est alors plus la finalité, il est le commencement d’une exploration qui va nous permettre de mêler histoires et géographies, de travailler à
l’appropriation de choses qui appartiennent à tous, un bien commun.
TIME IS HONEY
Depuis le rucher expérimental qu'il installe en 2000 sur le toit de la Mairie de Saint-Denis (93), aux «Butineurs Urbains», mobilier de «Pollinisation de la ville» qu'il pose en 2004 entre les
trottoirs de Paris et d’Aubervilliers, aux «Usiruches» réalisées dans le cadre d’une résidence à Roubaix (Musée la Piscine et à la Condition Publique) ou bien encore à la «Bee-Box», ruche
suspendue pour arbre à miel urbain dans le quartier Stalingrad à Paris, les expérimentations se poursuivent et croisent une démarche artistique aux enjeux qui concernent la diversité culturelle,
sociale et urbaine de la cité.
L’abeille, aujourd’hui devenue «corps étranger» à la ruche des hommes, retrouve sa place et est invitée à une recherche transdisciplinaire. L’essaimage peut commencer...
Le ciel est à nous, le miel et la ville aussi.
Pour plus d'infos : parti-poetique.org