photos: Alice
La compagnie « Les Armoires Pleines » a été fondée en 2008 sous l’impulsion de Stéphanie Sacquet et Laura Dahan. Le spectacle
Les vieilles petites filles est leur première
création. L’ambition est d’établir un dialogue entre
les arts plastiques et le
spectacle vivant.
Rêvant d’un
petit théâtre ambulant fait de bric à brac, d’objets et de corps usés, elles engagent une réflexion sur
les frontières entre l’inerte et le vivant, le réel et
l’imaginaire, s’attachent à la construction de poèmes visuels au travers d’un univers singulier et explorent de nouvelles formes dramaturgiques et scéniques.
Stéphanie Sacquet est plasticienne, sa pratique s’ancre autour du personnage de la poupée, laquelle est façonnée à l’aide de fils et d’une aiguille, puis parée d’accessoires féminins
quelques peu désuets, elle prend la pose au sein d’installations in situ. Elle poursuit des recherches théoriques sur les notions de suggestion, de « rendre étrange » du corps et d’ambivalence dans
le cadre d’une thèse d’arts plastiques à l’université Paris 1.
Laura Dahan est actrice et metteur en scène, elle axe son travail sur l'écriture théâtrale contemporaine tant sur le plan dramaturgique que scénique. Elle a développé une pratique en tant
que metteur en scène autour de la duplicité de l'être humain et de ces traductions poétiques. Elle accorde une grande importance à la recherche et à l'expérimentation, à la rencontre des arts, et à
l’explosion scénique afin de trouver son langage propre.
Dans
la pénombre, une femme s’habille puis se déshabille soigneusement, lentement ; une seconde s’applique à se peindre les ongles dans une cage de verre. Une mariée décousue devant
derrière, avance, recule en soulevant le plissé de sa robe.
Et puis il y a les autres, celles qui ne
bougent pas, celles qui ne vivent pas…
Cette fille aux bras trop longs qui recommence, sans cesse, son curieux manège
dans le décor d’une chambre à coucher quelque peu désuète…Leurs actions sont orchestrées par des personnages
vêtus de noir soufflant des indications mystérieuses à l’oreille de ces
figures de chair et de chiffon.
Ce spectacle est écrit comme la reconstitution imaginaire d’une mémoire, une déambulation au travers d’un univers familier et inquiétant où surgissent des fragments de souvenirs.
Etrange territoire où la règle d’or est la lisière.
Entre l’installation et la performance, l’intérieur et l’extérieur, le rêve et la réalité, le mouvement et l’immobilité. Ces personnages
improbables se racontent, se dévoilent mais n’expliquent jamais rien…
Ici, la narration est délibérément absente, l’espace scénique devient le lieu d’une
véritable expérience et provoque une rencontre visuelle, corporelle.
Au travers d’une esthétique désuète proche du théâtre populaire de foire, Les vieilles petites filles se présente comme une sorte de
boite à musique géante où tout se met en branle pour
finalement retourner à son état d’immobilité.
le myspace de la cie les armoires pleines