Jazz combo box (Aurillac 2010)
photo: Sylvain Thirion
Photos:William Lamson
1931- A woman dances on a high wire suspended 300 feet in the air. M/S of woman walking on the tightrope holding a parasol. Large skyA woman dances on a high wire suspended 300 feet in the air. M/S of woman walking on the tightrope holding a parasol. Large skyscrapers seen in the background - looks like an American city - possibly New York.
Woman wears a white fur trimmed outfit - similar to an ice-skating outfit. She walks backwards and forwards on the wire, holding her skirt out. "One false step - and it's the last." High angle
shot of the woman, city streets seen below. She balances on one leg. She wobbles as if there is a danger of her falling off the wire. She then does a bit of a dance on the wire, flicking her
skirts around.
"You've heard of the straight and narrow path? Well, this must be it." High angle shot of her on the wire - skyscrapers in the background. She does some high kicks and balances on one leg. She
grabs her ankle and stretches her leg out, pretty impressive.
Tomi Lebrero | A Take Away Show #104 from La Blogotheque on Vimeo.
C’était le début de l’été a Buenos Aires. La ville s’était déjà un peu vidée, mais il y avait encore assez d’énergie pour facilement trouver 2 ou 3 concerts chaque soir dans différents coins de la ville. Il fallait en voir autant que possible lors de ces premiers jours de recherche sonore, se garder la première semaine pour écouter et la seconde pour filmer.
Tomi Lebrero jouait un de ces soirs dans un bel appartement qui accueillait a rythme régulier toute une famille de musiciens folks du coin. La nuit en bonne compagnie porteño était déjà bien avancée, l’alcool irriguait les dernières chansons, et le lendemain une seule mélodie me restait en tête, une ultime mélodie que la salle entière s’était mis a chanter a tue-tete.
Lorsque l’on voyage pour de longs mois, tout rapport aux objets et aux souvenirs prend une autre dimension. On ne peut rien garder, rien rajouter a son sac, si ce n’est en jetant un autre élément. Cette nécessité d’être précis dans ses choix s’applique aussi aux expériences que l’on mène chaque jour, aux petites aventures que l’on met en jeu et dans lesquelles on engage l’espace de quelques minutes, de quelques heures d’autres personnes. Mais voila, et c’est le discours que je tenais a Tomi - je voulais repartir de Buenos Aires avec cette mélodie dans mon sac. C’était plus important que tout a ce moment la, il le fallait.
Vincent Moon
Pablo Malaurie - A Take Away Show - #106, Part 1 from La Blogotheque on Vimeo.
Pas le genre de personne qui touchait lourdement le sol et dont chaque pas écraserait encore un peu plus l’espoir.Plutôt du type funambule, en équilibre permanent entre silence et ajout de quelques notes délicates, même si personne ne lui avait rien demandé et personne ne le regardait faire.
Je l’avais rencontré quelques jours auparavant dans un café du coin, le ton de sa voix lorsqu’il se mettait parfois a parler m’avait plu, sa discrétion et sa façon de bouger dans l’espace faisait penser a ces beaux et sages personnages sortis d’une autre époque et venus observer la notre. Mais sa bonté était telle qu’il mettait souvent en pratique ses conclusions dans l’instant même. ’Hop, un petit peu plus de rouge ici. Tiens, un ajout de mélodie enfantine la. Avec une voix très aiguë comme pour tromper le monde. Tout en restant presque caché dans un coin sombre. Un peu plus a gauche. Voila, oui juste comme ça.
Il mûrissait ses plans a la maison, qui surplombait un bout de la ville. Il avait tout le loisir d’y observer les façons du monde, ses éclats et ses travers, et de réfléchir a comment y apporter un petit quelque chose en plus qui fasse sens et ajoute beauté et bonheur alentour. Mais toujours de sa manière légère, sans y toucher, sans dire ’il faudrait ceci ou cela a cette société bordel’ avec une grosse voix. Juste un passant presque silencieux qui en sait pourtant plus que ceux qui se sont arrêtés longuement.
Vincent Moon
2 Expos magnifiques actuellement au Musée de la photographie à Lausanne, Musée de Elysée, et jusqu'au 16 janvier 2011.
Qu'on se le dise !
Pendant plus de soixante ans, Irving Penn (1917-2009) a marqué l’histoire de la photographie par ses images de mode, ses natures mortes et ses portraits. Le Musée de l’Elysée rend hommage à ce
maître de la photographie du 20e siècle. Photographe de mode pour Vogue, Penn a photographié au début des années 1950 les petits métiers. Ce projet personnel était basé sur son admiration des
représentations des travailleurs. Recrutés dans les rues de Paris, Londres et New York, les modèles se rendaient dans leurs tenues de travail au studio de Penn. Vendeurs, marchands de journaux,
chiffonniers, ramoneurs, tous posaient dans le territoire neutre du studio du photographe new-yorkais, convaincu que nombre de ces activités allaient disparaître. L’exposition est organisée par
le J. Paul Getty Museum de Los Angeles, qui a acquis en 2008 l’ensemble le plus complet de cette série.
Le catalogue
Le catalogue de l’exposition, publié par le J. Paul Getty Museum, réunit l’ensemble de la série des Petits métiers ainsi qu’un entretien avec Edmonde-Charles Roux, la rédactrice en chef de Vogue
qui a assisté Penn lorsqu’il entame ce projet à Paris. La publication dévoile pour la première fois au public cette extraordinaire collection de portraits réalisés entre 1950 et 1951.
Irving Penn, Small Trades
Textes de Virginia A. Heckert et d’Anne Lacoste, conservatrice associée et conservatrice adjointe du département de photographies du J. Paul Getty Museum.
Publié par le J. Paul Getty Museum, Los Angeles (2009)
272 pages, 259 illustrations. Edition anglaise
Depuis la fin des années 1950, le travail photographique de Bernd et Hilla Becher porte sur des paysages et bâtiments industriels, notamment des usines, des châteaux d'eau, des hauts-fourneaux,
des chevalements, des silos à charbon, généralement à l'abandon. Leur démarche peut être qualifiée de scientifique dans le sens où leurs clichés sont classés et ar-chivés selon leurs emplacements
géographiques ou leurs fonctionnalités. Ces architectures industrielles photographiées sous la même lumière neutre et selon des paramètres identiques apparaissent comme des sculptures détachées
de leur contexte.
A la suite de l’exposition consacrée à l’éditeur Steidl, le Musée de l’Elysée poursuit son exploration du lien entre la photographie et l’imprimé. Le projet « Bernd & Hilla Becher – Imprimés
1964-2010 » propose un autre regard sur l’œuvre de deux artistes majeurs du 20e siècle. Le travail méti-culeux d’Antoine de Beaupré, commissaire de l’exposition, a permis de réunir l’ensemble des
im-primés – livres, catalogues, éditions limitées, brochures, cartons d’invitation, affiches, etc. – consa-crés aux Becher. Leurs publications ont en effet joué un rôle considérable dans
l’émergence de leur œuvre et la structuration de l’esthétique à laquelle leur nom est attaché. L’ensemble de ces publications permet de mesurer le chemin parcouru depuis les premières années de
leur travail photographique commun à la fin des années 1950, jusqu’à l’obtention du Grand Prix de sculpture de la Biennale de Venise en 1990.
L’exposition « Bernd & Hilla Becher – Imprimés 1964-2010 » s’inscrit en décalage en ne présen-tant aucune photographie (à l’exception de l’édition limitée du catalogue « Industriebaute »,
1968, contenant 10 tirages) pour se concentrer sur la manière dont les artistes mirent en page – en scène – la représentation de leur œuvre.